Ce beau coffret compile les trois ouvrages édités par la Maison CF, qui regroupent les œuvres de la collection de Florence et Damien Bachelot. 

Des villes et des hommes

Depuis une vingtaine d’années, Florence et Damien Bachelot ont acquis plus de 1000 photographies. Les choix de ces deux amateurs avertis privilégient, dans un premier temps, des clichés réalisés par des photographes humanistes français, à l’instar de Brassaï, Doisneau, Cartier-Bresson…, puis se portent sur la création plus contemporaine avec des œuvres de Stéphane Couturier, Thibaut Cuisset, Luc Delahaye, Véronique Ellena, Adrien Boyer, Guillaume Zuili… Leur collection s’enrichit très vite d’images de grands noms de la photographie américaine, tels que Lewis Hine, Sid Grossman, Robert Frank, Ernst Haas, Bruce Davidson, Nan Goldin, Saul Leiter,… ou anglaise, notamment Paul Graham, avec comme ligne directrice l’acquisition exclusivement de tirages d’époque.

Un double regard sur l’homme dans son environnement urbain. Par leur intérêt pour le réel, l’urbain, son évolution et sa complexité, une partie importante de leur collection s’attache à une réflexion sur la place de l’homme dans la société et dans la ville. Il s’agit souvent d’images qui s’organisent autour des métropoles, de l’architecture, de la marche dans la rue et de la perception de l’espace moderne. Ce livre a été publié à l’occasion de l’exposition « Des villes et des hommes, regard sur la collection Florence et Damien Bachelot », exposition réalisée sous le commissariat de Françoise Docquiert (directrice adjointe du Département Arts plastiques et Sciences de l’art à l’Université Paris 1 Panthéon, curatrice indépendante) et Ricardo Vazquez (conservateur en chef du Patrimoine, Directeur de l’HDA Var, centre d’art du Département du Var) en avril 2022.
Texte de Douglas Kennedy.

Collection Bachelot

Le second volume sur l'exceptionnelle collection Florence et Damien Bachelot, après Des villes et des hommes. Publié à l’occasion de l’exposition de Sam Stourdzé à la Villa Médicis d'octobre 2022 à janvier 2023, il met l’accent sur les deux grandes traditions transatlantiques : la photographie française dite humaniste et la photographie de rue américaine du début du XXe siècle. La présence de nombreux tirages d’époque de Saul Leiter témoigne, avec le passage à la couleur, d’une bascule vers la deuxième moitié du siècle et d’un renversement des influences photographiques.

Enfin, on explore les débuts du reportage moderne avec Gilles Caron, jusqu’aux portraits documentaires des photographes contemporains tels que Laura Henno. Un leitmotiv de la collection se retrouve dans la force qu’ont ces images exceptionnelles de témoigner d’un monde en évolution, en crise, en proie avec de constants questionnements sociaux et moraux. Cependant, la Collection ne se fige pas dans cette idée et s’ouvre surtout aux rencontres avec un artiste et son œuvre. Ainsi, on découvre la place primordiale qu’est donnée dans l’exposition à Saul Leiter, dont la production est surtout une magnifique recherche picturale plutôt qu’un plaidoyer moral.

L’entretien entre Michel Poivert, figure éminente de la recherche en histoire de la photographie et critique d’art reconnu, Sam Stourdzé, directeur de la Villa Médicis et commissaire de l’exposition et Florence et Damien Bachelot nous fait comprendre la multiplicité de la Collection, ainsi que son immense qualité artistique et humaniste.

Portraits 

Le thème du portrait est une des lignes de force de la collection : « L’essence de notre collection est l’humain. Ce n’est pas un choix délibéré, mais une constatation de nos choix au fil du temps. Dans cet esprit, il est logique que le portrait puisse être une des pierres angulaires de la collection, avec des clichés de personnes seules ou de groupes, mais aussi, de façon plus large, des images qui sont les reflets de situations humaines ».
Damien Bachelot.

Le portrait, en tant que miroir fidèle ou déformant de la réalité, permet de décliner la grande variété de regards que les photographes portent sur leurs modèles, cherchant à sonder les méandres de l’esprit à travers le corps, les traits du visage ou le regard. Comme genre, le portrait interroge les missions assignées traditionnellement à la photographie – identifier, reconnaître, inventorier, classer – et nous éclaire, à travers les époques, sur le contexte sociologique, politique, religieux ou culturel de nos sociétés.
Cet ouvrage, préfacé par Patrick de Carolis, Françoise Docquiert, Andy Neyrotti, a été coédité par Maison CF et le Musée Réattu à Arles, France.