Pour la première fois, cet ouvrage présente l’œuvre de Juliette Agnel (Prix Niépce 2023) sous la forme d’un beau livre qui restitue bien toute la densité et la singularité du regard que porte la photographe sur le monde.

Le travail photographique de Juliette Agnel révèle les présences invisibles qui habitent notre monde. Paysages extrêmes du Groenland, profondeurs d’une grotte préhistorique, sites archéologiques du Soudan, tous deviennent des points de passage dans lesquels se manifestent les puissances telluriques. En faisant image de ces décors terrestres, l’artiste nous met en relation avec un autre monde.

Juliette Agnel, née en 1973, est une artiste formée aux arts plastiques et à l’ethno-esthétique, marquée par les travaux de Jean Rouch et les récits de Victor Segalen. Après des années d’exploration en Afrique, elle développe une pratique photographique expérimentale, mêlant flou et aléatoire pour évoquer la mémoire humaine. Sa rencontre avec le désert des Bardenas en 2016 inspire Les Nocturnes, une série céleste exposée aux Rencontres d’Arles, prolongée par des projets comme La lune noire. Son travail, centré sur les liens entre l’homme et les paysages (Groenland, nécropoles soudanaises, grottes préhistoriques), a été récompensé par le prix Niépce en 2023. En 2024, ses œuvres sont présentées à la BnF, au Jeu de Paume et à la Fondation Van Gogh.

L’art chez Juliette Agnel tient à cette relation du réel à l'invisible, à un absolu qui nous dépasse et nous pousse à interroger les fondements de notre humanité. Pour elle, il s’agit de poursuivre inlassablement la même quête en observant ces forces qui nous entourent mais que nous ne voyons pas : « saisir ce qui nous unit en profondeur, en rappelant que le petit corps d'Homme est un fragment signifiant du cosmos. »